Edito paru dans l'Echo de août 2021
C’est en juillet 2001 que La Fontanelle démarrait l’accueil des filles dans un foyer dédié. Pour célébrer ce vingtième anniversaire, cette édition leur est consacrée. Il n’est cependant pas tout à fait exact de dire que la prise en charge des filles a commencé à cette époque puisqu’au commencement des activités, en 1983, adolescentes et adolescents étaient acceptés. Le fait que les filles aient toujours été en minorité et les mauvaises expériences vécues en matière de mixité ont amené à renoncer au mélange des genres en 1994.
Le foyer de Mex fut réservé aux garçons et sept ans s’écoulèrent encore avant que nous nous sentions prêts à ouvrir un lieu réservé aux filles à Vérossaz. Compte tenu de la vocation romande de La Fontanelle, la direction de l’époque prit le temps de faire soigneusement le tour des services placeurs des cantons romands pour vérifier le besoin d’une telle prise en charge et confirmer l’adhésion à cet important projet. Par ailleurs, la Fondation Suisse Bellevue, spécialisée dans l’accompagnement de jeunes filles, avec notamment un foyer renommé dans le canton de St-Gall, collabora activement à cette création afin qu’une prise en charge similaire à la partie alémanique voie le jour en Suisse romande.
Vingt ans plus tard, l’existence de ce foyer est à la fois fragile et absolument nécessaire. Fragile parce qu’un placement de fille est plus rare que celui d’un garçon ; il aurait été tentant de revenir à une mixité pour en simplifier la gestion. Nous avons cependant résisté à cette facilité, car notre expérience sur le plan éducatif et les témoignages d’anciennes résidentes concordaient pour le maintien d’une solution non mixte. Absolument nécessaire, car lorsqu’une fille se sent suffisamment rassurée pour déposer ses valises, laisser tomber son armure de protection et apaiser ses envies de fuite et d’agression, une vraie relation de confiance s’établit. Un travail en profondeur peut alors commencer, dans un terrain plus sûr, pour déverrouiller en douceur les verrous du cœur et envisager pas à pas un changement de trajectoire de vie.
Être témoin d’une telle métamorphose nourrit notre engagement, même si, dans nos métiers, la persévérance et l’humilité restent de mise.
C’est en juillet 2001 que La Fontanelle démarrait l’accueil des filles dans un foyer dédié. Pour célébrer ce vingtième anniversaire, cette édition leur est consacrée. Il n’est cependant pas tout à fait exact de dire que la prise en charge des filles a commencé à cette époque puisqu’au commencement des activités, en 1983, adolescentes et adolescents étaient acceptés. Le fait que les filles aient toujours été en minorité et les mauvaises expériences vécues en matière de mixité ont amené à renoncer au mélange des genres en 1994.
Le foyer de Mex fut réservé aux garçons et sept ans s’écoulèrent encore avant que nous nous sentions prêts à ouvrir un lieu réservé aux filles à Vérossaz. Compte tenu de la vocation romande de La Fontanelle, la direction de l’époque prit le temps de faire soigneusement le tour des services placeurs des cantons romands pour vérifier le besoin d’une telle prise en charge et confirmer l’adhésion à cet important projet. Par ailleurs, la Fondation Suisse Bellevue, spécialisée dans l’accompagnement de jeunes filles, avec notamment un foyer renommé dans le canton de St-Gall, collabora activement à cette création afin qu’une prise en charge similaire à la partie alémanique voie le jour en Suisse romande.
Vingt ans plus tard, l’existence de ce foyer est à la fois fragile et absolument nécessaire. Fragile parce qu’un placement de fille est plus rare que celui d’un garçon ; il aurait été tentant de revenir à une mixité pour en simplifier la gestion. Nous avons cependant résisté à cette facilité, car notre expérience sur le plan éducatif et les témoignages d’anciennes résidentes concordaient pour le maintien d’une solution non mixte. Absolument nécessaire, car lorsqu’une fille se sent suffisamment rassurée pour déposer ses valises, laisser tomber son armure de protection et apaiser ses envies de fuite et d’agression, une vraie relation de confiance s’établit. Un travail en profondeur peut alors commencer, dans un terrain plus sûr, pour déverrouiller en douceur les verrous du cœur et envisager pas à pas un changement de trajectoire de vie.
Être témoin d’une telle métamorphose nourrit notre engagement, même si, dans nos métiers, la persévérance et l’humilité restent de mise.
André Burgdorfer, directeur