D’abord sceptique…

« Une négociation de la sanction, ce serait trop facile! »… « Hmm.. il s’agit d’une médiation, pas d’une négociation ! »…


« Oui, enfin, c’est pareil ; de toute manière, faut pas être naïf non plus ; si un auteur de délit fait cette démarche, c’est bien qu’il cherche à gagner quelque chose, à réduire sa peine… Et comment imaginer qu’un trauma comme un viol puisse être réparé, c’est presque inhumain de penser cela… ».

Lorsque la question de la justice restaurative est arrivée à la table des discussions, l’équipe de La Fontanelle s’est d’abord montrée sceptique. Comment utiliser cet outil sans se faire danser sur le ventre ? La tendance est certes à l’autorité horizontale et plus les années passent, plus nous constatons un malaise des autorités à exercer la contrainte. Notre système d’éducation laisse en effet de plus en plus de place à l’expression du ressenti, à la discussion sur le sens des exigences. Cette approche a permis à nos enfants de développer de l’ingéniosité et de l’agilité plutôt que de l’abnégation et de la soumission induite par l’autorité verticale. Cependant, pour les jeunes les plus fragiles, elle présente un risque. Après avoir été l’objet de toutes les attentions des adultes durant l’enfance, ils paniquent et se sentent trahis à l’heure de devoir faire des choix et de prendre des responsabilités. Les écouter et les sensibiliser à des droits a tendance à renforcer la forteresse de toute-puissance dans laquelle ils se sont installés.

Ce faisant, ils amènent leurs parents au bord du burn-out, épuisés à force d’essayer de satisfaire un besoin devenu inassouvissable. Il est alors ardu de les motiver à se mettre en route en direction de l’insertion dans le monde des adultes.

Et la justice restaurative dans tout ça ? Encore un prétexte pour échapper à l’exercice difficile de la contrainte ou de la sanction ? Non, au contraire, c’est peut-être un bon outil pour permettre de trouver un juste milieu entre une approche trop autoritariste – celle dont on ne veut plus car elle a montré ses limites – et une éducation trop débonnaire qui ne développe pas la capacité à agir. Cette justice-là permet à la victime d’être entendue si elle le désire, et à l’auteur du délit de sortir de ses retranchements, de se décentrer et de développer de l’empathie. Oh, elle n’est pas miraculeuse et n’aboutit pas toujours, ou pas comme on aimerait! Mais étant donné le risque qu’une victime ou un auteur soit prisonnier de son statut, toutes les solutions qui peuvent les aider à s’en libérer sont à prendre en considération. La justice restaurative semble être une bonne alternative pour atteindre ce but.

Le 22 avril prochain, nous vous invitons à en savoir plus sur le sujet. Nous nous réjouissons d’ores et déjà de partager ce moment ensemble !

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