Les efforts consentis par tant de femmes, mais d’hommes aussi, pour désacraliser le rapport sexuel, le dissocier de la maternité ou du risque de maternité afin d’en faire un acte de plaisir partagé se solderaient-ils par un échec ? La contraception systématique aurait-elle un effet pervers ? Les propos tenus par les jeunes qu’accompagne Thérèse Hargot questionnent en tous cas. « Eh, faut bien qu’on teste la marchandise » dit Théo. Et Max de renchérir « c’est vrai ça, quand on est jeune, on doit avoir des expériences sexuelles, comme ça, on saura le jour où on trouvera la bonne » Alban d’ajouter « Tu regardes des trucs et tu te demandes ce que ça doit faire, y a un moment ou tu dois savoir comment c’est en vrai ». Du côté des filles, c’est le silence. Qu’un des garçons traduit par « La vérité, c’est qu’un garçon qui couche avec plein de filles, c’est un beau gosse, une fille qui couche avec des garçons, c’est une salope ».
Pour Thérèse Hargot, les individus modernes restent conditionnés par autant de normes et de règles qu’avant mai 1968. Mais la norme a changé, passant du devoir de procréer au devoir de jouir. Elle dénonce le consumérisme faisant du sexe un objet de consommation, notamment à travers la publicité, ainsi qu’un accès illimité à la pornographie. Elle invite à revisiter notre quête d’égalité des sexes en y intégrant les différences entre hommes et femmes. Un éclairage totalement inédit.