Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit à l’évocation de La Fontanelle ?
Anne-Marie ! C’est la première personne que j’ai rencontrée et elle est super imposante ! La Fontanelle sans elle ne serait pas du tout pareil.
De quelle façon ton placement a-t-il influencé le cours de ta vie ?
Ca l’a influencé dans le bon et dans le mauvais. Dans le mauvais parce que la Fontanelle ça a réveillé beaucoup de choses de mon passé que j’ai eu beaucoup de mal affronter.
Dans le bon sens car en arrivant j’étais super agressive. J’’avais beaucoup de peine à me canaliser.
La Fontanelle m’a appris à pardonner aux gens qui m’ont fait du mal. Quand je dis pardonner, c’est pardonner vraiment ! J’ai pardonné à ma mère et à mon frère. J’ai aussi pardonné le viol.
Ce qui m’a aidé, c’est de voir des nouvelles filles arriver. Je les voyais avec leurs problèmes et leurs mal-être. Je me voyais en elle et je ne pouvais pas me résoudre à rester comme ça toute ma vie. Je devais trouver des solutions à mes problèmes pour devenir quelqu’un de plus mature ! Je suis quelqu’un qui me pose toujours plein de questions et qui cherche des solutions pour aller mieux.
Qu’aurais-tu changé si tu avais eu une baguette magique ?
J’aurais jamais mis l’atelier bois le matin et pas autant long !
Te souviens-tu d’une activité qui t’avait particulièrement plu et pourquoi l’aimais-tu ?
L’atelier bois ! Quand j’étais énervée ou j’avais des tensions, j’aimais être en atelier manuel car on bouge. Je pouvais décharger les tensions en m’activant autrement qu’en criant sur les autres ou en étant agressive.
Y a-t-il une pièce ou un lieu dans le foyer que tu aimais particulièrement et pourquoi ?
Ma chambre ! C’était mon endroit ! Il y avait toute mes petites affaires. J’avais besoin de me sentir chez moi. Il y avait des photos partout au mur, je m’y sentais bien.
Le foyer n’accueille que des filles. Avec le recul, peux-tu donner un avantage et un inconvénient lié à cette particularité ?
Avantage : S’il y avait des garçons, il y aurait trop d’histoires entre filles… On se serait retrouver la nuit dans les chambres les uns avec les autres et il y aurait des bébés Fontanelle…
Inconvénient : Les garçons ça manque un peu…
Raconte un souvenir fort de la période passée au foyer
La soirée du jeudi où j’ai hyper mal parlé à Yoann ! J’étais vraiment horrible ! Ce qui m’a marqué c’est que Yoann était vraiment mal. Je m’en suis trop voulu d’avoir réagi comme cela contre lui. C’est vraiment l’éduc avec qui je n’ai jamais d’histoire ou de problème et j’ai été odieuse. Il a toujours été là pour moi. Personne n’aurait mérité ma réaction, surtout pas lui !
Un jour on devait partir livrer du bois avec Yoann et une autre jeune. L’autre jeune voulait s’asseoir à côté de l’éducateur et nous avons fait la course pour arriver au bus. Je l’ai bousculée et j’ai gagné. Contrariée, elle a prétendu que je lui avais fait mal et elle a boudé. On a commencé le trajet en bus dans une tension pas possible. J’étais à deux doigts d’exploser et de tout crier à la tête de la jeune. Je me suis contenue, je me suis détachée, je suis descendue du bus et suis retournée dans le foyer. Je suis montée dans le bureau de la responsable et lui ai raconté l’histoire. Elle m’a félicité de m’être contenue et d’avoir trouvé une alternative. En compensation, elle m’a permis d’aller rejoindre l’autre atelier. J’étais trop fière de moi. C’est un des premiers pas que j’ai fait vers le changement d’attitude.
Raconte un souvenir marquant que t’a laissé un camp
Le camp cheval avec Caro. J’avais un objectif au foyer de semaines à valider que je n’avais pas pu atteindre. On m’avait quand même permis d’aller au camp mais j’avais dû commencer par faire un peu de marche avant de monter à cheval. A l’issue de cette journée, on a dû dormir un soir dans une carcasse de bus. Il a commencé à pleuvoir des cordes. On a dû faire le feu à l’intérieur, la fumée ne sortait pas, on étouffait… C’était horrible !
Quelle était ta relation avec ta famille au moment du placement et comment a-t-elle évolué ?
Carnage !
Aujourd’hui on s’entend vraiment bien avec ma maman. On se parle, on se raconte des choses. Maintenant, on peut régler nos désaccords et nos tensions alors qu’avant c’était explosif ! On a réappris à communiquer. J’ai toujours du mal à m’excuser envers ma mère. Notre relation a tellement été malmenée que lorsque je dois lui parler de choses qui me touchent je me sens gênée. C’est comme si on apprend à se connaître ou on ré-apprend.
Avec mon père cela a toujours été bien. Aujourd’hui, il a appris à plus soutenir ma mère et à pas trop prendre mon parti. A l’époque, il ne voulait pas s’attirer mes foudres, du coup il me soutenait toujours. Je pense que c’est aussi pour ça que je pouvais tordre à ce point.
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit lorsque tu penses à ta famille ou tes parents ?
Amour !
Ton placement a-t-il eu une influence sur ce que tu es devenue aujourd’hui
Oui !
Je suis devenue une meilleure personne… non je suis redevenue moi-même ! J’ai toujours été une bonne personne mais je me cachais derrière des choses mauvaises ! Aujourd’hui je n’ai plus besoin de me cacher.
Situation personnelle aujourd’hui : Est actuellement sous anti-dépresseurs depuis 3 semaines : ça va bcp mieux. Je vis ma meilleure vie !
Anne-Marie ! C’est la première personne que j’ai rencontrée et elle est super imposante ! La Fontanelle sans elle ne serait pas du tout pareil.
De quelle façon ton placement a-t-il influencé le cours de ta vie ?
Ca l’a influencé dans le bon et dans le mauvais. Dans le mauvais parce que la Fontanelle ça a réveillé beaucoup de choses de mon passé que j’ai eu beaucoup de mal affronter.
Dans le bon sens car en arrivant j’étais super agressive. J’’avais beaucoup de peine à me canaliser.
La Fontanelle m’a appris à pardonner aux gens qui m’ont fait du mal. Quand je dis pardonner, c’est pardonner vraiment ! J’ai pardonné à ma mère et à mon frère. J’ai aussi pardonné le viol.
Ce qui m’a aidé, c’est de voir des nouvelles filles arriver. Je les voyais avec leurs problèmes et leurs mal-être. Je me voyais en elle et je ne pouvais pas me résoudre à rester comme ça toute ma vie. Je devais trouver des solutions à mes problèmes pour devenir quelqu’un de plus mature ! Je suis quelqu’un qui me pose toujours plein de questions et qui cherche des solutions pour aller mieux.
Qu’aurais-tu changé si tu avais eu une baguette magique ?
J’aurais jamais mis l’atelier bois le matin et pas autant long !
Te souviens-tu d’une activité qui t’avait particulièrement plu et pourquoi l’aimais-tu ?
L’atelier bois ! Quand j’étais énervée ou j’avais des tensions, j’aimais être en atelier manuel car on bouge. Je pouvais décharger les tensions en m’activant autrement qu’en criant sur les autres ou en étant agressive.
Y a-t-il une pièce ou un lieu dans le foyer que tu aimais particulièrement et pourquoi ?
Ma chambre ! C’était mon endroit ! Il y avait toute mes petites affaires. J’avais besoin de me sentir chez moi. Il y avait des photos partout au mur, je m’y sentais bien.
Le foyer n’accueille que des filles. Avec le recul, peux-tu donner un avantage et un inconvénient lié à cette particularité ?
Avantage : S’il y avait des garçons, il y aurait trop d’histoires entre filles… On se serait retrouver la nuit dans les chambres les uns avec les autres et il y aurait des bébés Fontanelle…
Inconvénient : Les garçons ça manque un peu…
Raconte un souvenir fort de la période passée au foyer
La soirée du jeudi où j’ai hyper mal parlé à Yoann ! J’étais vraiment horrible ! Ce qui m’a marqué c’est que Yoann était vraiment mal. Je m’en suis trop voulu d’avoir réagi comme cela contre lui. C’est vraiment l’éduc avec qui je n’ai jamais d’histoire ou de problème et j’ai été odieuse. Il a toujours été là pour moi. Personne n’aurait mérité ma réaction, surtout pas lui !
Un jour on devait partir livrer du bois avec Yoann et une autre jeune. L’autre jeune voulait s’asseoir à côté de l’éducateur et nous avons fait la course pour arriver au bus. Je l’ai bousculée et j’ai gagné. Contrariée, elle a prétendu que je lui avais fait mal et elle a boudé. On a commencé le trajet en bus dans une tension pas possible. J’étais à deux doigts d’exploser et de tout crier à la tête de la jeune. Je me suis contenue, je me suis détachée, je suis descendue du bus et suis retournée dans le foyer. Je suis montée dans le bureau de la responsable et lui ai raconté l’histoire. Elle m’a félicité de m’être contenue et d’avoir trouvé une alternative. En compensation, elle m’a permis d’aller rejoindre l’autre atelier. J’étais trop fière de moi. C’est un des premiers pas que j’ai fait vers le changement d’attitude.
Raconte un souvenir marquant que t’a laissé un camp
Le camp cheval avec Caro. J’avais un objectif au foyer de semaines à valider que je n’avais pas pu atteindre. On m’avait quand même permis d’aller au camp mais j’avais dû commencer par faire un peu de marche avant de monter à cheval. A l’issue de cette journée, on a dû dormir un soir dans une carcasse de bus. Il a commencé à pleuvoir des cordes. On a dû faire le feu à l’intérieur, la fumée ne sortait pas, on étouffait… C’était horrible !
Quelle était ta relation avec ta famille au moment du placement et comment a-t-elle évolué ?
Carnage !
Aujourd’hui on s’entend vraiment bien avec ma maman. On se parle, on se raconte des choses. Maintenant, on peut régler nos désaccords et nos tensions alors qu’avant c’était explosif ! On a réappris à communiquer. J’ai toujours du mal à m’excuser envers ma mère. Notre relation a tellement été malmenée que lorsque je dois lui parler de choses qui me touchent je me sens gênée. C’est comme si on apprend à se connaître ou on ré-apprend.
Avec mon père cela a toujours été bien. Aujourd’hui, il a appris à plus soutenir ma mère et à pas trop prendre mon parti. A l’époque, il ne voulait pas s’attirer mes foudres, du coup il me soutenait toujours. Je pense que c’est aussi pour ça que je pouvais tordre à ce point.
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit lorsque tu penses à ta famille ou tes parents ?
Amour !
Ton placement a-t-il eu une influence sur ce que tu es devenue aujourd’hui
Oui !
Je suis devenue une meilleure personne… non je suis redevenue moi-même ! J’ai toujours été une bonne personne mais je me cachais derrière des choses mauvaises ! Aujourd’hui je n’ai plus besoin de me cacher.
Situation personnelle aujourd’hui : Est actuellement sous anti-dépresseurs depuis 3 semaines : ça va bcp mieux. Je vis ma meilleure vie !