Celia* a été confiée à La Fontanelle après qu’elle ait dénoncé avoir été abusée sexuellement. Comme le prescrit la loi, cette révélation a été annoncée aux autorités compétentes par l’unité pédopsychiatrique de l’hôpital où elle était à ce moment là. Un placement en milieu institutionnel protégé lui a ensuite été conseillé pour l’aider à se reconstruire suite à cet événement traumatique. Celia* a été accompagnée près de seize mois par La Fontanelle, le temps de se soigner à travers des expériences émotionnellement correctives proposées par le programme éducatif, de cicatriser sa plaie et de reprendre le cours de sa vie. Durant le placement, la collaboration entre l’équipe éducative et l’unité pédopsychiatrique a été fondamentale, tandis que Celia* continuait de bénéficier d’un suivi psychothérapeutique régulier hors de l’institution.
Suite à une séance d’acu-puncture, sa mère a eu connaissance du fait que Celia* avait été abusée. Elle était déjà depuis un mois à l’hôpital. Sa mère se souvient lui avoir dit : « Tu sais Celia*, si tu as vécu un abus, tu peux me le dire, je suis prête à t’entendre.» Le soir même, elle a reçu un appel de l’unité de soins lui demandant de se rendre à l’hôpital le lendemain, mais l’appel précisait qu’elle devait s’y rendre sans son mari. Elle a passé la nuit à côté de cet homme en se demandant si elle ne dormait pas à côté d’un abuseur.
Le lendemain à l’hôpital, Celia* n’a pas parlé. C’est le psychiatre qui a dit à la maman que sa fille avait été abusée par sept garçons près d’un an auparavant. Depuis l’agression, Celia* se plaignait de fortes douleurs dans les reins. Elle a fait des épisodes d’anorexie et de boulimie, de dépression, de scarifications. En janvier, elle a perdu quinze kilos en un mois et ne pesait plus que quarante-cinq kilos. Impuissante et extrêmement inquiète, la maman en avait parlé à sa propre psychologue, suspectant un inceste, des attouchements. Lorsque le problème a enfin été exprimé, le travail thérapeutique a pu commencer.
Il a été conseillé de déposer plainte. Celia* et sa mère ont tout de suite dit oui. Le rendez-vous avait déjà été pris à la police et était programmé deux semaines plus tard. Suite à cette révélation, Celia* a été confinée dans l’unité de soins et la famille n’a pas eu l’autorisation de la voir ni de lui parler. L’objectif était de la protéger d’elle-même. Après coup, elles en ont reparlé et Celia* a dit qu’elle aurait eu besoin de voir sa mère durant cette période. Ça a été dur aussi pour la maman qui aurait eu besoin d’être près de sa fille pour la soutenir, être là pour elle.
Elle se souvient de l’audience à la police. Le dépôt de plainte a été rude. Celia* était seule dans la pièce avec deux policiers, elle était filmée, avec une oreillette. Elle n’a pas reçu l’autorisation d’avoir sa maman près d’elle. Sa mère attendait dans une pièce voisine pendant la déposition, avant d’être elle- même entendue.
La maman trouve positif qu’une loi oblige à annoncer une révélation d’abus sur mineur·e à une autorité judiciaire pour les protéger. Travaillant elle-même avec des enfants, elle avait aussi l’obligation de signaler toute suspicion. Lorsque cela concerne un·e adolescent·e, elle pense que cela doit être beaucoup plus complexe, car il peut y avoir des conflits de loyauté ou un sentiment de trahison.
Suite à une séance d’acu-puncture, sa mère a eu connaissance du fait que Celia* avait été abusée. Elle était déjà depuis un mois à l’hôpital. Sa mère se souvient lui avoir dit : « Tu sais Celia*, si tu as vécu un abus, tu peux me le dire, je suis prête à t’entendre.» Le soir même, elle a reçu un appel de l’unité de soins lui demandant de se rendre à l’hôpital le lendemain, mais l’appel précisait qu’elle devait s’y rendre sans son mari. Elle a passé la nuit à côté de cet homme en se demandant si elle ne dormait pas à côté d’un abuseur.
Le lendemain à l’hôpital, Celia* n’a pas parlé. C’est le psychiatre qui a dit à la maman que sa fille avait été abusée par sept garçons près d’un an auparavant. Depuis l’agression, Celia* se plaignait de fortes douleurs dans les reins. Elle a fait des épisodes d’anorexie et de boulimie, de dépression, de scarifications. En janvier, elle a perdu quinze kilos en un mois et ne pesait plus que quarante-cinq kilos. Impuissante et extrêmement inquiète, la maman en avait parlé à sa propre psychologue, suspectant un inceste, des attouchements. Lorsque le problème a enfin été exprimé, le travail thérapeutique a pu commencer.
Il a été conseillé de déposer plainte. Celia* et sa mère ont tout de suite dit oui. Le rendez-vous avait déjà été pris à la police et était programmé deux semaines plus tard. Suite à cette révélation, Celia* a été confinée dans l’unité de soins et la famille n’a pas eu l’autorisation de la voir ni de lui parler. L’objectif était de la protéger d’elle-même. Après coup, elles en ont reparlé et Celia* a dit qu’elle aurait eu besoin de voir sa mère durant cette période. Ça a été dur aussi pour la maman qui aurait eu besoin d’être près de sa fille pour la soutenir, être là pour elle.
Elle se souvient de l’audience à la police. Le dépôt de plainte a été rude. Celia* était seule dans la pièce avec deux policiers, elle était filmée, avec une oreillette. Elle n’a pas reçu l’autorisation d’avoir sa maman près d’elle. Sa mère attendait dans une pièce voisine pendant la déposition, avant d’être elle- même entendue.
La maman trouve positif qu’une loi oblige à annoncer une révélation d’abus sur mineur·e à une autorité judiciaire pour les protéger. Travaillant elle-même avec des enfants, elle avait aussi l’obligation de signaler toute suspicion. Lorsque cela concerne un·e adolescent·e, elle pense que cela doit être beaucoup plus complexe, car il peut y avoir des conflits de loyauté ou un sentiment de trahison.
Propos recueillis par Anne-Marie Cajeux
*prénom d'emprunt
*prénom d'emprunt
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