Harcelée plus illustration

J’ai été harcelée pour avoir discuté avec un garçon. Pour moi, c’était juste un ami, un jour il m’a proposé d’aller plus loin avec lui. J’ai refusé. Il l’a très mal pris et a commencé à me harceler. Il est venu avec sa bande, une dizaine de copains, et j’ai été agressée. Je n’ai pas porté plainte. C’est une grosse erreur que j’ai faite, un gros regret aussi. Je pensais que ça allait s’arrêter là, mais pas du tout. Le harcèlement a commencé, on était dans le même collège. Tous les jours, je me faisais frapper, ils m’insultaient chaque fois que je passais à côté d’eux. Ils allaient dire aux autres : « ne trainez pas avec elle » etc. Ça a duré toute l’année scolaire.

Au bout d’un moment j’ai été parler avec la travailleuse sociale. On a essayé de faire de la médiation, mais ça a empiré les choses ; on me lançait des cailloux dessus. On venait devant chez moi, on me criait de sortir. Ils insultaient ma mère qui leur disait de partir. C’était partout, je me faisais menacer à l’école, en dehors, sur les réseaux sociaux.

J’allais un jour sur cinq à l’école, puis j’ai complètement lâché, ça devenait une phobie. J’avais trop de pression par rapport à cela. Ça s’est arrêté quand j’ai arrêté l’école et que je suis partie en foyer.

Je croise encore une fille qui était dans le groupe, car elle habite près de chez moi. Elle me lance toujours des regards menaçants. Je ne suis pas en sécurité quand je la croise. Ça me fait peur. Heureusement, je ne suis jamais seule quand je sors. Je pense qu’elle continue parce qu’elle a la vision de quelqu’un de faible, car je ne me suis pas défendue durant ces mois de harcèlement. Clairement je suis restée la victime, je ne me suis pas défendue, j’ai pas parlé.

Alma*, 16 ans, à la Fontanelle depuis 24 mois

Propos recueillis par Joanna Vanay