Edito paru dans l'Echo de décembre 2019
Car si la qualité de l’alimentation joue non seulement un rôle sur l’état physiologique, mais aussi sur la santé mentale, cela pose une question importante à tous les acteurs institutionnels. Les institutions éducatives intégreront-elles l’axe alimentaire comme un élément conceptuel de leur prise en charge ? Les médecins oseront-ils compléter une prescription médicale avec une recommandation alimentaire ? Des lois viendront-elles réglementer la vente du sucre et des additifs alimentaires ?
Le sucre est plus addictif que la cocaïne !
Les scientifiques invités à présenter le résultat de leurs recherches lors de la conférence annuelle de La Fontanelle ont fait la démonstration que le sucre et l’alimentation ultra-transformée jouent un rôle important dans l’augmentation des maladies chroniques. À ce jour, celles-ci ont dépassé l’incidence des maladies infectieuses, ce qui a pour conséquence de faire stagner la courbe de l’espérance de vie dans les pays occidentaux. Du sucre, il y en a partout, et le cerveau en redemande, car il développe une addiction, démontrée plus forte qu’à la cocaïne.
Encore plus intéressant, c’est cette facette pour le moment peu médiatisée : la nourriture joue un rôle sur le psychisme humain. Il a par exemple été établi que l’hyperactivité est influencée par la composition de l’alimentation, en particulier la quantité de sucre, sous toutes ses formes. Il est également démontré que l’état de la flore intestinale, désormais nommée microbiote, pèse de façon déterminante sur nos humeurs, notamment en raison du lien direct entre l’intestin et le cerveau par le nerf vague. Les recherches se poursuivent sur le sujet, et nous allons suivre les conclusions avec beaucoup d’intérêt.
Car si la qualité de l’alimentation joue non seulement un rôle sur l’état physiologique, mais aussi sur la santé mentale, cela pose une question importante à tous les acteurs institutionnels. Les institutions éducatives intégreront-elles l’axe alimentaire comme un élément conceptuel de leur prise en charge ? Les médecins oseront-ils compléter une prescription médicale avec une recommandation alimentaire ? Des lois viendront-elles réglementer la vente du sucre et des additifs alimentaires ?
Ces conférences – que vous retrouvez par ailleurs sur notre site internet – nous ont fait prendre conscience de la responsabilité que nous avons, comme adulte, à l’égard de nos enfants. Nous n’avons qu’effleuré le sujet et il faudra certainement du temps et de nombreuses discussions pour modifier nos valeurs et nos comportements. Dans ce nouvel Écho, nous poursuivons le débat. Nous serions heureux que vous veniez l’enrichir, n’hésitez donc pas à réagir.
L’an 2019 arrive à son terme. Je tiens, ainsi que toute l’équipe de La Fontanelle, à vous remercier chaleureusement pour la confiance que vous continuez à nous témoigner et vous souhaite d’agréables fêtes de fin d’année.
André Burgdorfer, directeur