Frasques et fugues se sont succédé, laissant parfois un noyau restreint de résidentes ébranlées et désécurisées. Une fois encore, nous avons éprouvé la puissance de la dynamique de groupe qui peut influencer positivement chacun·e dans sa prise de décision ou au contraire entrainer tous ses membres dans l’impasse. Les comportements excessifs de quelques jeunes ont eu un impact négatif sur les relations interpersonnelles, provoquant des déséquilibres et une rupture de la cohésion, que nous n’avons eu de cesse de rétablir.

Des mesures de recadrage en centre de détention ont dû être ordonnées à plusieurs reprises afin de protéger certaines filles d’un milieu qui les mettait en danger et les aider à se recentrer sur des objectifs constructifs. La bonne collaboration
avec les différents services étatiques et les institutions partenaires a été particulièrement appréciée et nous avons souvent été reconnaissant·e·s de pouvoir recourir à ces alternatives pour restaurer la stabilité dans le groupe.

Après quelques semaines passées à ramener au foyer des fugitives retrouvées par la police, puis à assister à leur départ le lendemain, impuissant·e·s, nous avons pris le parti de nous adapter aux circonstances. Notre programme a été scindé en
périodes plus courtes, de façon à diminuer la pression sur les filles et à offrir la possibilité de faire un point de situation après quatre mois de placement. Ce faisant, nous avons pu proposer un accompagnement plus personnalisé en travaillant
davantage sur leurs aspirations et leurs rêves.

Plusieurs camps ont pu être proposés, notamment une randonnée à vélo le long du Danube au sud de l’Allemagne durant l’été, puis le long de l’Atlantique en France au cours de l’hiver. Ces aventures exceptionnelles amènent à vivre des expériences fortes et inédites qui leur ont permis de travailler sur le lien et la solidarité du groupe.

 

Contenu extrait du rapport d’activité 2020

Rapports d’activités